samedi 26 novembre 2011

Abolir le registre des armes à feu? Promesse tenue, mais je n'ai pas voté pour ça



Finalement, un projet de loi qui tenait bien à coeur au gouvernement Harper a été adopté durant la dernière session parlementaire, les conservateurs profitant d'une majorité à la Chambre des Communes. Désormais, le registre, adopté à l'origine en 1995 en guise de réponse aux demandes de survivants de la tuerie de Polytechnique, ne sera non seulement plus utilisé, mais toutes les données qui y sont associées vont être détruites. C'est un non-sens que de vouloir se débarrasser de toutes les informations amassées au cours des années, et encore plus de refuser le droit aux provinces de réclamer les données les concernant.

Connaissant personnellement une personne qui se sert du registre dans le cadre de son travail, il me semble que c'est d'empêcher policiers et agents de protection de la faune de faire leur travail que de détruire toutes ces données, pour lesquelles les Canadiens ont déjà payé, de toute façon. De savoir qu'un individu peut posséder une arme, le policier peut ainsi savoir comment mieux intervenir face à certaines situations. Cela n'empêchera pas les gens comme Kimveer Gill, qui n'avait pas d'armes enregistrées, de faire des tueries comme à Dawson College, mais le registre peut être utile dans plusieurs autres situations. Et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce ne sont pas nécessairement toujours des gens comme Gill qui peuvent faire des actes répréhensibles. Par exemple, un homme tout à fait sain d'esprit qui se fait laisser par sa conjointe peut mal réagir et devenir violent. Lorsque la femme appelle le service d'urgence, il sera toujours utile de vérifier si l'homme en question possède une arme enregistrée. Les policiers sur le terrain seront donc mieux préparés pour ces situations. Si on exclut le coût du registre, qui est effectivement exorbitant, il n'y a pas vraiment de bonne raison que de prôner son abolition. On risquerait de devenir comme nos voisins du Sud et plusieurs se promèneraient avec leur arme dans leur poche. Je ne crois pas que c'est ce que nous recherchons comme société au Québec.

Pour finir, un petit débat entre Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers, qui appuie le maintien du registre, et Éric Duhaime, commentateur politique de droite, qui est en faveur de son abolition. Les arguments de ce dernier m'apparaissent d'ailleurs assez peu convaincants dans le domaine, face à un policier qui s'en sert dans le cadre de son travail.

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