mercredi 21 décembre 2011

J'ai un bouton sur le bout de la langue (et il est unilingue anglophone)

Randy Cunneyworth, le nouvel ennemi du Québécois moyen


Les dernières semaines ont été particulièrement frustrantes pour tous les Québécois qui considèrent que l’apprentissage du français, lorsqu’on l’on occupe un poste prestigieux au Québec, est primordial. Plusieurs sont montés aux barricades pour dénoncer, d’abord, la nomination d’un juge unilingue anglophone à la Cour Suprême du Canada. Ensuite, Angelo Perscsichilli a été également choisi par le gouvernement Harper pour s’occuper des communications, alors qu’il ne sait pas s’exprimer dans les deux langues officielles du pays. Finalement, dans la même lignée, le nouveau Vérificateur général du Canada est incapable, lui aussi, de s’exprimer dans un français convenable à un poste si important. Ce débat linguistique s’est transposé par la suite au Québec, alors que l’on apprend que des cadres importants à la Banque nationale, chez Bombardier et à la Caisse de dépôt et de placement, connaissent bien mal la langue de la majorité. Toutefois, ce débat a atteint son paroxysme de façon tout à fait inattendue, alors que Pierre Gauthier, directeur général du Canadien, met à la porte Jacques Martin pour le remplacer, ô sacrilège, par Randy Cunneyworth, un autre unilingue anglophone. 

Je suis, personnellement, une personne prônant le bilinguisme et encourageant tout le monde à apprendre une deuxième langue (tout en ayant une maîtrise relative de sa langue maternelle). J’ai malheureusement l’impression que ce n’est pas toujours encouragé de l’autre côté de la frontière linguistique. L’apprentissage du français ne me semble pas suffisamment encouragé, non seulement à l’extérieur du Québec, mais aussi à l’intérieur même des institutions anglophones. Lorsque le gouvernement annonce son intention d’encourager l’apprentissage intensif de l’anglais chez les enfants de 6e année, mais que l’inverse ne sera pas fait chez les jeunes anglophones, je me sens insulté en tant que francophone. Je suis fier de ma langue et j’essaie de ne pas trop la massacrer, ce qui fait lorsque je vois toutes ces nominations et comment certains francophones se mettent à genoux devant la minorité anglophone, j’ai un peu honte. Par contre, je dois aussi plaider coupable. Ayant habité à Montréal et travaillé dans le West Island, il m’est arrivé à maintes reprises de devoir commander en anglais, l’employé devant moi étant incapable de me comprendre lorsque je m’exprimais en français. C’est donc un grand défi qui nous attend, celui de continuer de faire rayonner notre langue, à défaut d’être assimilé dans un océan anglophone. Et ce sont nous, les jeunes, qui doivent prendre le flambeau et continuer le combat pour la défense du français. En attendant, il ne nous reste plus qu’à espérer que Patrick Roy ou Bob Hartley soit le prochain entraîneur du Canadien, parce qu’en réalité, c’est ça qui intéresse le plus la population…


Voici, en conclusion, un sketch bien sympathique de RBO, sur le sujet de la langue, qui est toujours pertinent aujourd'hui.

Aucun commentaire: