samedi 3 décembre 2011

La course à l'investiture républicaine ou la meilleure façon de passer pour un idiot

Élu en 2008, il reste maintenant moins d'un an au président américain Barack Obama pour préparer sa réélection. Sa première campagne était basée sur l'espoir d'un changement, en particulier par rapport à son prédécesseur George W. Bush, de triste mémoire. Malheureusement, Obama n'aura pas réussi à faire autant changer le visage du pays qu'il l'aurait voulu, en particulier avec la crise de la dette qui a tenu le pays en alerte. Toutefois, il faut considérer aussi d'autres responsables pour ces problèmes. Lors des élections de mi-mandat, la Chambre des représentants a basculé du côté républicain, le parti faisant d'ailleurs élire plusieurs membres du Tea Party, un mouvement politique qui s'oppose vivement aux interventions de l'État. Ceux-ci se sont donc opposés avec véhémence aux suggestions du Président Obama, plongeant le pays dans un conflit idéologique. Ce sont d'ailleurs plusieurs de ces représentants qui tentent de briguer la tête du Parti républicain, et inutile de dire que plusieurs de ceux-ci ne se démarquent pas par une intelligence remarquable. Voici d'ailleurs un rapide portrait des principaux candidats.

La liste des candidats en bas représente ces visages-ci, de gauche à droite.


Rick Perry : Gouverneur du Texas et membre d'une droite très religieuse, Rick Perry s'oppose fortement à l'avortement et au mariage gai, et est un grand partisan de la peine de mort, 234 exécutions ayant eu lieu sous son règne, depuis l'an 2000. Par contre, il s'est particulièrement fait connaître lors d'un débat entre les candidats, alors qu'il ne se souvenait plus d'un des départements qu'il comptait abolir, une fois président.


Newt Gingrich : Gingrich est un vétéran de la politique, ayant été Représentant de la Chambre lors de la présidence de Bill Clinton. Il est particulièrement connu pour ses multiples mariages, ce qui risque de ne pas plaire particulièrement à la base ultra-chrétienne du Parti républicain. Finalement, il a aussi déclaré que les Palestiniens étaient un peuple inventé, citation qui pourrait s'avérer dangereuse pour la situation internationale s'il devait être élu.

Ron Paul : Ron Paul est un partisan d'une politique libertarienne, doctrine qui place la liberté à la base de tout. Il s'oppose donc à toute intervention de l'État dans les affaires des États fédérés ou dans la politique internationale, s'étant entre autres opposé à l'entrée en guerre en Irak. Il veut également réduire les impôts au minimum. Il s'était également présenté lors de l'investiture qui avait couronné John McCain comme candidat en 2008, mais il commence seulement à être à prendre au sérieux.

Rick Santorum : Peu probable qu'il soit élu, il risque quand même de rallier quelques farouches républicains, étant considéré comme un opposant à l'avortement et à l'homosexualité, condamnant celle-ci au même titre que la zoophilie ou l'inceste. C'était aussi l'un des partisans de l'intervention américaine en Irak.

Michele Bachmann : Seule femme dans la course (si toutefois Sarah Palin ne fait pas une entrée tardive), Michele Bachmann est une des figures de proue du Tea Party. Ses positions sont, elles aussi, assez claires sur certains sujets, soutenant l'enseignement du créationnisme dans les écoles (hé oui!), se disant en faveur des simulations de noyade pour soutirer des informations et a déjà affirmé que l'homosexualité était l'oeuvre de Satan. Elle est évidemment pro-vie, comme bien des Républicains. Ces chances d'être élue baissent toutefois de plus en plus.

Mitt Romney : Souvent considéré comme trop modéré par les Républicains, il pourrait s'avérer être le seul candidat menaçant pour Barack Obama. Mormon, étant à l'origine du succès des Jeux Olympiques de Salt Lake City, Mitt Romney est élu en 2002 gouverneur du Massachusetts. Son opinion face à l'avortement (il l'appuie de façon personnelle) fera peut-être en sorte qu'un autre candidat, plus tranché sur la question, pourrait se faufiler. À moins d'une gaffe majeure, Romney devrait être celui qui fera face à Obama en novembre prochain.

Herman Cain : Herman Cain était un candidat bien en vue chez les Républicains, avant la révélations de quelques informations sur sa vie privée, notamment quelques allégations en matière d'harcèlements sexuels. Cela le forcera à se retirer de la course au début du mois et à se ranger derrière Newt Gingrich.

Gary Johnson : Probablement le plus libéral de tous les candidats, il se dit en faveur des mariages homosexuels, est pro-choix en matière d'avortement et se prononce pour la légalisation de la marijuana. Il encourage également une politique plus libre en matière d'immigration. Toutefois, Gary Johnson est un candidat mineur et ne risque pas de se faufiler jusqu'à la tête du parti.

Après ce bilan, force est de constater que, avec les convictions qui m'habitent personnellement, la réélection de Barack Obama est prioritaire, afin d'éviter de passer quatre belles années avec une des belles têtes de vainqueurs qui se trouvent en haut de l'article. Sinon, on risque de rire jaune...

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