mercredi 5 octobre 2011

La saison de hockey est à nos portes!

Il était temps!

Depuis que les Bruins de Boston ont soulevé la coupe Stanley le 15 juin dernier, près de quatre mois se sont écoulés. Quatre mois d'une attente interminable pour tous les partisans de la Sainte-Flanelle, qui veulent chasser de leur tête cette image du géant de six pieds neuf pouces hissant le Saint-Graal du hockey à une hauteur record. Quatre mois difficiles également pour tout le monde du hockey, qui a souffert de plusieurs morts tragiques.

Le premier en lice, Derek Boogaard, bagarreur des Rangers de New York, est retrouvé mort chez lui, le 13 mai 2011. Son décès serait attribué à un mélange d'alcool et d'oxycodone, un puissant anti-douleur. Le 15 août, Rick Rypien, nouvelle acquisition des Jets de Winnipeg, se suicide, après plusieurs années de dépression. L'hécatombe se poursuit le 31 août 2011, alors que Wade Belak, ex-joueur des Predators de Nashville, est retrouvé pendu, dans un hôtel de Toronto. Lui aussi souffrait de dépression. Toutes ces morts tragiques ramènent maintenant à une question fondamentale à laquelle devra répondre les dirigeants de la Ligue Nationale de Hockey dans les prochaines années, à savoir si la présence de bagarres doit encore être tolérée. Plusieurs amateurs de hockey diront que ça dénature le sport et que les coups vicieux vont se multiplier, mais ces morts devraient au moins permettre la réflexion, comme les trois joueurs étaient plus reconnus pour la qualité de leur coup de poing que de leur coup de patin.

Si ce n'était pas assez, une tragédie horrible secoue la planète hockey le 7 septembre dernier. En Russie, l'avion de l'équipe du Lokomotiv de Yaroslavl s'écrase, emportant tout le club dans la mort. Plusieurs anciens joueurs de la LNH (Pavol Demitra, Josef Vasicek, Karlis Skrastins, Karel Rachunek, Ruslan Salei, Alexander Karpovtsev, Igor Korolev, Brad McCrimmon) faisaient partie de cette équipe, considérée comme une des puissances de la KHL, la Ligue Continentale de Hockey. Encore là, plusieurs interrogations viennent en tête. Le président de la KHL, Alexander Medvedev, devra d'abord se pencher sur la qualité de l'aviation russe. Il ne peut pas se permettre qu'un drame de la sorte ne se reproduise, sinon il perdrait la chance d'attirer d'autres joueurs-vedettes dans sa ligue, considérée comme la deuxième meilleure au monde. En fait, c'est tout le gouvernement russe qui doit trouver une solution à ce problème, car certains avions encore utilisés datent de la Deuxième Guerre mondiale. Si les dirigeants veulent remonter leur cote de popularité à l'international et même attirer du tourisme, il devra y avoir une meilleure sécurité. Les joueurs du Lokomotiv ne seraient ainsi pas morts en vain.

Sur un sujet plus positif, le nouveau préfet de discipline dans la LNH, Brendan Shanahan, a décidé de s'attaquer avec plus de férocité que jamais au problème des coups à la tête, dont on connaît de plus en plus les conséquences. Des joueurs comme David Perron, Marc Savard et Sidney Crosby sont toujours à l'écart du jeu, en raison de commotions cérébrales résultant de coups portés à la tête, alors que d'autres comme Eric Lindros, Paul Kariya et Keith Primeau ont dû prendre leur retraite prématurément. L'ère Shanahan a commencé lors des matchs préparatoires, alors que pas moins de neuf joueurs ont été suspendus. On peut toujours se demander s'il poursuivra dans cette même veine durant la saison régulière, alors que déjà, des voies divergentes se font entendre quant à sa nouvelle façon de gérer. Il est donc possible de se demander si ces pressions ne l'ont pas influencé dans sa décision de ne pas suspendre Ryan Malone, du Lightning de Tampa Bay, pour ce coup porté à la tête de Chris Campoli. Mais, pour l'instant, laissons la chance au coureur.

Justement, puisqu'on en vient au Canadien, plusieurs interrogations subsistent. Est-ce qu'Andreï Markov va finalement revenir au jeu et est-ce que son genou va tenir? Est-ce que Carey Price va réussir à répéter ses exploits de l'an dernier? Est-ce que la nouvelle acquisition de l'été, Erik Cole, réussira à justifier son contrat de quatre ans? Est-ce que le mal-aimé Scott Gomez réussira à connaître une bonne saison? Est-ce que Max Pacioretty, qui a subi une blessure sérieuse, gracieuseté de Zdeno Chara, réussira à retrouver le même niveau de jeu? Pleins de questions qui auront leurs premières réponses jeudi soir, alors que le Canadien se dirige au Air Canada Center, pour disputer un match à des Maple Leafs améliorés.

D'ailleurs, Philippe Cantin, sur son blogue, y va d'une prédiction particulièrement audacieuse, à savoir que le CH se rendra jusqu'au bout et soulèvera le précieux trophée. Y croyez-vous? Et vous, où placez-vous le Canadien cette année? Pour ma part, je leur prédis le septième rang, comme plusieurs clubs, dont les Sabres, les Flyers et les Rangers ont vécu des améliorations notables durant la saison morte.

Je m'en voudrais également de ne pas aborder mon autre équipe-fétiche, probablement l'une des moins connues de la LNH, les Blue Jackets de Columbus. Ayant eu la chance de me rendre en Ohio et d'assister à un match opposant les Blue Jackets et les Red Wings en décembre 2009, je n'ai pas vraiment le choix de m'intéresser à cette équipe de la division Centrale de l'Association Ouest. Arrivés dans la LNH durant l'expansion de 2000, les Blue Jackets n'ont malheureusement participé aux séries de fin de saison qu'une seule fois, soit lors de la saison 2008-2009. Peut-être désavantagée par une des divisions les plus fortes de la ligue, comprenant Chicago, Détroit, Nashville et St. Louis, cette équipe devra encore cette année se battre pour se tailler une place en séries. Toutefois, j'ai l'impression que les acquisitions de Jeff Carter et de James Wisniewski pourront finalement aider à sortir les Blue Jackets de leur marasme. De plus, c'est une équipe encore jeune qui alignera pas moins de quatre recrues au match d'ouverture, soit les attaquants Cam Atkinson, Maksim Mayorov et Ryan Johansen, ainsi que le défenseur David Savard. Selon moi, l'avenir s'annonce un peu mieux dans la capitale de l'Ohio, alors que la ville a signé une entente pour conserver l'équipe au Nationwide Arena jusqu'en 2039. Il faudra juste s'assurer de conserver une bonne base d'amateurs, l'assistance moyenne étant la 27e seulement de toute la LNH.

Finalement, il ne faudrait pas oublier également qu'une nouvelle équipe fait son entrée cette année dans la LNH, alors que les Thrashers d'Atlanta sont devenus les Jets de Winnipeg. Ces derniers auront probablement de la difficulté à se qualifier pour les séries, mais on ne sait jamais ce qu'une foule partisane peut faire. Sans compter que Mark Scheifele, leur premier choix au dernier repêchage, a été le deuxième meilleur pointeur de la ligue durant le calendrier pré-saison, ce qui augure finalement peut-être bien pour la campagne 2011-2012. De toute façon, chez les Jets, rien ne peut être pire que leur logo, qui a l'air d'avoir reçu une commandite du gouvernement conservateur, tellement les deux logos sont semblables. D'ailleurs, ce n'est peut-être pas bête comme supposition...

Stephen Harper et les Jets royaux de Winnipeg



82 matchs de joie, de frustration, de victoires, de défaites, de célébrations, de découragement attendent les 30 équipes de la LNH. Au plus grand plaisir de nous tous, qui avons le hockey dans la tête, le coeur et le sang.

À tous ceux qui ne pourraient vivre sans ce sport, bonne saison!

Pour les autres, on vous revient à la mi-juin.

mardi 4 octobre 2011

God Bless Harper ou les débuts d'un blogue royal

 La reine et son fan no 1


Bienvenue à toi, explorateur ou exploratrice du Web, dans ce fabuleux blogue qu'est le mien. Ici, on traitera de divers sujets touchant l'actualité, pour la plupart touchant au Canada ou au Québec, mais sans s'empêcher d'explorer d'autres recoins de notre planète.

Pour débuter en force, j'ai le goût de traiter d'un sujet qui ne cesse de faire la manchette dans les dernières semaines : la monarchie n'a jamais été aussi à la mode au Canada.


Faisons un petit résumé de ce fameux retour à la monarchie, qui coïncide étrangement avec l'élection d'une majorité conservatrice à la Chambre des Communes :

- Le 29 avril dernier, nous avons assisté à un véritable conte de fées. Il était en effet si beau de voir le prince William avec sa princesse Kate se pavaner dans leurs plus beaux atours, et ce, sur toutes les chaînes de télévision, d'un océan à l'autre. C'est vrai que le Canadien venait d'être éliminé par Boston et qu'il fallait retrouver le sourire, mais ce n'est pas une raison pour essayer de battre la couverture médiatique annuelle du Tricolore en une seule journée, en nous racontant tous les détails de l'itinéraire à 142 reprises et en nous expliquant ce qui avait motivé le choix de la robe de Kate.   

- Toute cette belle passion renouvelée pour la monarchie a connu son paroxysme lors de la visite des nouveaux mariés au Canada, au début de l'été. Pendant ces quelques jours, le pays en entier avait les yeux rivés sur les déplacements des deux amoureux et, malgré quelques manifestations à Québec, la visite du couple royal s'est déroulée dans le calme et l'harmonie.

Le prince et sa femme étant retournés à la maison, le Canada se retrouve maintenant devant un fait accompli depuis le 2 mai. Les conservateurs sont majoritaires à la Chambre des Communes, ce qui fait en sorte que, malgré les revendications et les divergences d'opinion de la nouvelle opposition néo-démocrate, les Conservateurs ont le champ libre. Ils auraient été fous de ne pas en profiter!

- Première décision qui fait sourciller : Le Ministère des Affaires Étrangères, avec le ministre John Baird à sa tête, retire deux oeuvres du peintre québécois Alfred Pellan, pour les remplacer par un portrait de la reine, en prévision de son 50e anniversaire à la tête du royaume. C'est drôle, mais chez moi, on n'a pas eu besoin de refaire tout l'aménagement intérieur de la maison pour le cinquantième anniversaire de ma mère.

- Ensuite, dans une décision inattendue, le ministre de la Défense, Peter McKay, nous annonce que les appellations de «Marine royale canadienne» et d'«Aviation royale canadienne» font en retour en force, après une absence de près de 40 ans, dont personne ne se plaignait. 

- Pour continuer dans cette belle transformation royale, toutes les ambassades canadiennes doivent maintenant afficher un portrait de la monarque, à côté de ceux du Premier Ministre et du Gouverneur Général. Décidément, son photographe doit avoir un bon revenu cette année.

- Le gouvernement a également commandé, il y a un an, un vitrail à l'artiste Christopher Goodman, oeuvre encore une fois en hommage au jubilé de diamant de la reine. Ce vitrail, installé très discrètement durant le mois de septembre au Parlement, aura coûté un peu plus de 35 000$ aux contribuables canadiens, alors que le gouvernement a promis de couper dans les dépenses. Le plus drôle ici, c'est qu'en Grande-Bretagne, on a aussi décidé de produire un vitrail, mais ce sont les membres de la chambre qui ont été appelés à financer de façon personnelle la production de l'oeuvre. Il faut croire que les dirigeants britanniques sont un peu plus conséquents, alors qu'ils ont dû annoncer un plan d'austérité très impopulaire auprès de la population.


- Finalement, d'ici 2012, tous les voyageurs canadiens pourront trimballer leur propre fierté monarchique dans leurs bagages, alors que la couronne britannique décorera tous les passeports. Ce sera comme avoir une petite partie de la reine avec soi, à chaque fois qu'on quitte notre royaume bien-aimé.

Il est vrai que ces décisions du gouvernement Harper, bien qu'elles soient impopulaires, fortement contestées et contraires à nos valeurs, particulièrement au Québec, sont plutôt inoffensives. Par contre, il y a lieu de se demander jusqu'où iront les conservateurs dans ce délire monarchique? Est-ce qu'en plus des hymnes canadiens et américains, on devra entonner le God Save the Queen au Centre Bell? Est-ce que les fonctionnaires devront tous prêter un serment d'allégeance à la reine? Est-ce que chaque classe canadienne arborera un petit portrait de la reine au-dessus du tableau? Tout ça peut paraître farfelu, mais le gouvernement ne cesse de nous étonner, dernièrement. 

Cliquez ici pour approfondir, Hélène Buzzetti et Marie Vastel, dans Le Devoir, font un excellent résumé du délire monarchique, en plus de celui patriotique, qui couvre l'histoire de l'affichage de drapeaux.